Grâce à la fabrication d’un engrais organique rapide, prêt à l’emploi en 15 jours, Jean a su créer 4 emplois directs, accompagner 2 jeunes entrepreneurs, et produire jusqu’à 10 tonnes d’engrais en six mois. Les matières utilisées — terre végétale, fumier, sciure, mélasse — sont disponibles localement et valorisent les déchets agricoles.
« J’ai pu scolariser mes enfants, acheter deux terrains pour cultiver la biomasse, et stabiliser mes revenus », témoigne-t-il.
Au sein de la coopérative Vahasi Dukore Dutezimbere Umwumbati, les membres maîtrisent les dosages, les techniques de compostage et les stratégies de stockage. L’engrais est utilisé sur le maïs, les haricots, les légumes, avec des résultats probants.
Parallèlement, Jean et ses pairs développent des biopesticides à base de neem, tithonia et ricin, efficaces contre les ravageurs et utiles pour la conservation post-récolte. Ces intrants naturels remplacent les produits chimiques, réduisent les risques sanitaires et renforcent l’autonomie des producteurs.
Mbitezimana Gérard, agriculteur de la commune Mugina, témoigne :« Mes haricots ont grimpé jusqu’aux avocatiers. Je n’utilise plus de produits chimiques. J’ai vendu pour plus de 800 000 Fbu d’intrants naturels et acheté deux propriétés. »
Ces expériences, soutenues par la CNOP-Burundi et l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU), montrent que l’agroécologie est une réponse concrète aux enjeux de santé des sols, souveraineté alimentaire, emploi rural et justice sociale.
La PROPAC salue ces réussites et encourage leur diffusion à l’échelle régionale, dans une logique de transformation durable des systèmes agricoles en Afrique centrale. Ces pratiques démontrent que les producteurs familiaux sont les premiers acteurs du changement, et que l’agroécologie est un levier stratégique pour renforcer la résilience des territoires.