Avec l’appui de la Concertation Nationale des Organisations Paysannes de Centrafrique (CNOP-CAF) et de l’Institut Centrafricain de Recherche Agronomique (ICRA), les maraîchers ont appris à transformer la bouse, les fientes de poulet, les herbes et les feuilles vertes en engrais organique et biopesticides. Le processus est simple mais rigoureux : collecte, compostage, fermentation, épandage. En deux à trois mois, le mélange devient un fertilisant brun, sans odeur, riche en nutriments et prêt à l’emploi.
« Avant, on jetait ces déchets. Aujourd’hui, on les valorise. Et nos champs nous le rendent bien. »
Les résultats sont visibles : les rendements en maïs, manioc et arachide ont augmenté, les sols retiennent mieux l’eau, et les légumes sont plus vigoureux. Les producteurs ont même commencé à vendre leur compost, générant un revenu complémentaire et réduisant leurs coûts d’intrants.
Mais au-delà des chiffres, c’est une dynamique collective qui s’est enclenchée. Les membres de la FNMC se forment, échangent, organisent la collecte et le stockage en groupe. Ils redécouvrent des savoirs traditionnels, les adaptent, et les transmettent aux jeunes.
« On a compris que nos solutions sont ici, dans nos mains, dans nos pratiques. Il suffit de les structurer. »
Certes, des défis persistent : manque d’équipements, transport difficile, besoin de formation continue. Mais les producteurs sont convaincus : la fumure organique est une voie durable, économique et écologique. Elle renforce la souveraineté des organisations paysannes, améliore la nutrition locale, et réduit la dépendance aux intrants importés.